Un centre médical dans une des régions les plus arides et les plus pauvres du Sénégal
En 2012, Le Kaicedrat décide de construire un centre médical dans une des régions les plus arides et les plus pauvres du Sénégal, à Bala, à 60km de Tambacounda. Il correspond à un réel besoin pour les populations du Sénégal Oriental, en grande majorité rurales, qui vivent dans des conditions difficiles avec des contraintes climatiques très importantes. Avec peu de ressources financières, avec un accès aux soins rare et lointain, les populations vivent parfois à plus de quarante kilomètres d’un poste de santé sommairement équipé. La mortalité materno infantile est encore sévère, la morbidité due aux grandes endémies est toujours importante, l’accès à l’hygiène domestique élémentaire est peu fréquent.
Le projet de Bala est à la fois innovant et héritier de méthodes quasi centenaires qui ont fait leur preuve en leur temps. Son ambition est d’élever le niveau de la santé des populations rurales en apportant in situ : l’enseignement de l’hygiène, l’éducation sanitaire élémentaire, les soins de santé primaires, la surveillance de la santé de la mère et de l’enfant, le contrôle des pathologies infectieuses aigües, la lutte contre les maladies dévastatrices que sont le diabète et l’hypertension artérielle ; ceci de manière simple et pérenne.
Les objectifs du centre
Dans chaque village, le rendez-vous est préparé par l’agent de santé.
Les femmes des villages proches, situés à quelques km à la ronde, viennent dans le village visité. L’occasion parfois de se faire accompagner d’une amie qui a des questions sur sa grossesse et peut ainsi rejoindre le programme.
Les patients sont répertoriés, dans des registres disponibles dans chaque maison de santé.
Ils ont également un carnet de santé individuel qu’ils apportent à chaque rendez-vous.
La sage femme reste plusieurs heures dans chaque village visité, pour rencontrer chaque patiente. Elle peut leur prescrire des traitements ou médicaments disponibles dans le véhicule, et vacciner les femmes qui ne le sont pas. La prévention des risques liés au paludisme pendant la grossesse est une priorité. Les femmes se voient prescrire un traitement anti paludisme à base de Sulfadoxine et de Pyriméthamine, en 3 prises.
Cet objectif ne peut être atteint rapidement que par la mise en œuvre d’équipes mobiles médicales, à la fois d’enseignement, de dépistage et de soins, agissant à partir d’un centre de coordination, en toile d’araignée dans les villages ciblés avec un chronogramme précis permettant la prévision du passage de l’équipe et l’organisation optimale de son efficacité.
Ce système repose sur le choix d’agents de santé communautaire dans chaque village concerné, en choisissant la personne la plus adaptée, grâce à un partenariat de confiance avec les autorités villageoises. Cet agent a reçu une formation initiale au centre de coordination et revient périodiquement pour des sessions de perfectionnement. Il peut grâce à des moyens simples, transmettre et pérenniser les messages d’hygiène et d ‘éducation sanitaire, préparer la venue de l’équipe mobile médicale en regroupant les personnes concernées par le message d’éducation sanitaire, les femmes enceintes et les enfants à examiner, les malades aigus et les malades suivis. Cette démarche de prise en charge de la santé en zone rurale par des équipes mobiles nécessite : organisation, rigueur et moyens suffisants